-Lutter contre la pollution lumineuse-
La notion de trame noire est apparue il y a quelques années, s’ajoutant à celle de «Trame Verte et Bleue» (TVB) déjà bien connue. L’objectif est de limiter la dégradation et la fragmentation des habitats naturels dues à l’éclairage artificiel, par l’intermédiaire d’un réseau écologique formé de réservoirs et de corridors propices à la biodiversité nocturne. En effet, la pollution lumineuse trouble de nombreuses espèces (oiseaux, poissons, amphibiens, insectes, chauves-souris) engendrant des causes majeures d’érosion de la biodiversité.
Dès 2007, les relations entre pollution lumineuse et réseaux écologiques constituaient une problématique émergente. Aujourd’hui la connaissance scientifique a bien progressé sur ce sujet. La TVB est désormais un levier évident pour lutter contre la disparition et la fragmentation des habitats engendrées par la pollution lumineuse.
Au niveau régional, les schémas d’application de la TVB commencent à intégrer cette problématique dans leur diagnostic. Au niveau local, plusieurs initiatives ont émergé comme c’est le cas à Rennes, avec le Schéma directeur d’aménagement lumière (Sdal) ou le projet LUCIOLE à Lille, (Lille/Le_projet_Luciole). Des cartes de modélisation de pollution lumineuse, créées par l’association d’astronomie Avex, permettent de mesurer l’intensité lumineuse. (Avex-asso.org)
Plusieurs mesures peuvent être mises en place comme :
– réduire l’éclairage inutile de longue durée et de trop forte intensité ;
– réduire la surface éclairée au sol en utilisant des lampadaires dont le faisceau lumineux est dirigé vers le bas ;
– réduire la portée de l’éclairage en diminuant la hauteur des lumières et leur puissance ;
– éviter l’émission d’une lumière se rapprochant de l’ultraviolet.
Au-delà des impacts engendrés sur la biodiversité, la pollution lumineuse a aussi un impact sur l’homme en troublant son rythme biologique. L’éclairage excessif a également pour corolaire une consommation accrue d’énergie et une facture d’électricité conséquente. L’impact sanitaire et écologique de la pollution lumineuse est peu à peu reconnu et intégré dans les politiques publiques et la législation, en conjonction avec la mise en place de mesures d’économie d’énergie et de réduction des émissions de CO2. Deux nouveaux arrêtés pour lutter contre la pollution lumineuse sont parus le 28 décembre dernier. Une nouvelle plage horaire pour l’extinction des lumières et de nouvelles normes techniques, sont définies dans ces nouveaux arrêtés.
Consulter les textes des arrêtés : Legifrance.gouv.fr